Attention ça brûle

Bonjour à tous et à toutes,tout d'abord, désolé pour mon absence mais mon métier est assez prenant et rédiger un article exige du temps pour faire ça bien.

Aujourd'hui, je vais vous parler d'une des principales causes d'accidents ménagers : les brûlures

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Pixabay

Tous les ans 350.000 personnes sont brûlées suite à un accident domestique ce qui représente 67% du nombre total de brûlés en France. Les sujets les plus à risque concernant les brûlures domestiques sont les deux extrêmes à savoir les enfants (0-5 ans) suivi des seniors

Les principales causes de brûlures sont :

  • la chaleur (air chaud, vapeur, liquide bouillant, flamme, soleil)
  • un frottement
  • l'électricité
  • un produit chimique

Une brûlure c'est quoi au juste?

C'est une blessure qui, selon sa gravité, va de la simple lésion cutanée à la destruction pure et dure de la peau, des chairs, des vaisseaux sanguins, des os voire selon la localisation des organes.

Il y a plusieurs catégories de brûlures :

  • La brûlure au 1er degré :

C'est une atteinte des couches superficielles de la peau qui se remarque par l'apparition d'une rougeur plus ou moins douloureuse. L'exemple parfait est le coup de soleil. La cicatrisation va de quelques jours à une semaine et ne nécessite pas d'hospitalisation.

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  • La brûlure au 2nd degré :

C'est une catégorie de lésion qui est plus sérieuse. Elle se divise en deux sous-catégories :

  1. La brûlure au 2nd degré superficielle :

La peau est rouge, gonflée et couverte de phlyctènes (cloques) dont l'intérieur est rouge. La brûlure est suintante et très douloureuse. La quasi totalité de l'épiderme est touchée ainsi qu'une partie la couche basale. La cicatrisation se fait en 1 à 2 semaines et ne laisse aucune séquelle apparente. Cette brûlure ne nécessite pas d'hospitalisation.

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Crédit photo : ma propre main

  1. La brûlure au 2nd degré profonde :

Cette fois ci il y a destruction totale de l'épiderme et du derme superficiel. L'intérieur des phlyctènes est ce coup ci blanchâtre et modérément sensible. L'absence ou le peu de douleur généré est donc un signe de gravité car il y a destruction totale ou partielle des terminaisons nerveuses censées conduire la douleur.
Ce type de brûlure quant à elle nécessite une consultation médicale. La cicatrisation se fait en 2-4 semaines, si des cicatrices persiste, un greffe de peau peut être envisagée.

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La brûlure au 3ème degré :

C'est le stade le plus grave d'une brûlure, c'est la carbonisation. Les blessures sont peu sensibles voire indolores. Il y a destruction complète de la peau (épiderme et derme) et celà peut aussi toucher les vaisseaux, les muscles, les tendons, les os voire les viscères. Sa couleur va du blanc au noir et elle se présente comme une nécrose sans phlyctènes. La guérison spontanée est impossible car toute l'épaisseur de la peau est touchée, une prise en charge médicale et une greffe de peau sont nécessaires.

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Pour le cas des grands brûlés, la même lésion peut présenter tous les stade de brûlure : 1er degré au bord puis 2nd degré superficiel puis profond pour terminer au milieu par le 3ème degré.

Les signes de gravité d'une brûlure :

Le degré de brûlure est un facteur de gravité mais pas que.

En effet, les circonstances de survenue sont également à prendre en compte :

  • temps de contact avec l'agent brulant
  • explosion? (effet de souffle donc risque de déplacement des organes)
  • atmosphère confinée? (risque d'inhalation de vapeurs brûlante ou toxiques)
  • traumatisme associé?
  • etc...

La localisation permet aussi de déterminer le niveau d'importance de la lésion.
Certaines localisation engagent immédiatement le pronostic vital du patient :

  • la face
  • les voies aériennes supérieures
  • le larynx
  • le pharynx
  • les poumons

Mais aussi les brûlures des orifices naturels chargé d'évacuer les déchets du corps humain (le siège, le périnée) car elles vont causer un déséquilibre grave des fonctions vitales.

Les brûlures situées aux zones de plis et de flexion (main, coude, genou, pied et paupière, cou), engagent quant à elles le pronostic fonctionnel articulaire.

La perturbation de l'image de soi dû à la présence plus ou moins visible de cicatrices peut engager à terme le pronostic vital car les patients grands brûlés sont très fragile psychologiquement. Le risque de suicide n'est pas à prendre à la légère et nécessite une prise en charge dès le début de la prise en charge hospitalière.

Un autre critère de gravité d'une brûlure est son étendue.

En effet, on considère qu'une brûlure qui représente plus de 15% chez l'enfant et 30 à 35% chez l'adulte de la surface du corps nécessite une hospitalisation sans délais dans un service pour grands brûlés.

Comment mesurer l'etendue d'une brûlure me direz vous? Et bien il existe une règle simple qui associe une partie du corps a un pourcentage de surface corporelle. Cette règle est celle de Wallace aussi appelée régle des 9. La règle diffère selon l'âge du patient, on applique les valeurs pour adultes à partir de 10 ans.

Segment corporelAdultesEnfants
Tête et cou9%17%
Face antérieure du tronc18%18%
Face postérieure du tronc18%18%
Chaque jambe18%14%
Chaque bras9%9%
Périnée1%1%

Comme dit plus haut, l'age est également un facteur de gravité, les deux extrêmes de la vie sont des victimes à ne surtout pas prendre à la légère.

Les pathologies associées peuvent également venir alourdir le tableau comme une insuffisance cardiaque, rénale ou respiratoire.

Un dernier score viens compléter l'analyse de la gravité ou non d'une brûlure : le score UBS (Unité de Brûlure Standard), la méthode de calcul de cette cotation est la suivante :

"% de surface brûlée au total + (3 x le % de surface brûlée au 3éme degré)"

Si UBS entre 50 et 100, c'est une brûlure grave, entre 100 et 150, c'est une brûlure très grave et au dessus de 150, on considère que le patient n'a aucune chance de survie.

les gestes que vous pouvez faire :

Beaucoup de gens pensent à tort que devant une brûlure, même grave il faut immédiatement appeler les secours, c'est une chose primordiale certes mais il y a d'autres choses à faire en amont :

  • Éliminer la cause de la brûlure(si possible, sinon éloigner la victimes en la tractant par les poignées ou les cheville, ça sera douloureux mais mieux vaut souffrir un peu plus que de continuer à cuire)
  • Allonger la victime en cas de brûlure étendue
  • Déshabiller le patient en prenant soins de ne surtout pas retirer les vêtements collés aux lesions
  • Asperger la brûlure avec de l'eau pendant 10-15 minutes (froide ou tiède mais surtout pas glacée)
  • Recouvrir le patient avec un linge humide et une couverture par dessus (selon l'étendue, toute la peau qui manque va faire que la personne ne pourra plus réguler sa température correctement, elle risquera donc un hypothermie)
  • Ne rien appliquer sur la brûlure à part éventuellement de la Biafine après le refroidissement initial. Ne mettez pas beurre ou autres remèdes de grand-mère, celà va juste compliquer un peu plus l'intervention des médecins.
  • Une fois que tout cela a été fait, vous pouvez composer le 15, si vous êtes seul, sinon commencez tout celà pendant que quelqu'un appelle les secours.

Si vous effectuez avec soins ces quelques gestes, vous allez grandement améliorer le pronostic de l'intervention des secours. Qui pourront s'attarder sur de choses beaucoup plus importantes.

Les plus gros risque pour un grand brûlé dans les premiers instants sont la septicémie (état de choc) dû à l'entrée de bactéries dans la circulation sanguine causé par le fait que la barrière naturelle que représente la peau est grandement endommagée.
Le choc hypovolémique par plasmorragie (fuite de plasma), par manque de perméabilité capillaire.

Il y a une multitude d'autres facteurs de complications à la suite de brûlures graves.

Des soins atypiques

Je ne vais pas vous parler des soins traditionnel apportés aux brûlés mais je vais plutôt vous faire part de deux procédés plutôt... atypiques.

Et oui de plus en plus, la médecine retourne vers la nature pour nous guérir.
C'est ainsi que dans certains cas, les abeilles deviennent nos meilleures alliées surtout le miel qu'elle produisent. En effet les pansements au miel produisent d'excellents résultats sur la cicatrisation, car le miel a un effet anti-inflammatoires et anti-infectieux. Ce types de pansements produit également de très bons résultats tous types de plaies qu'elles soient ulcéreuse, post-opératoire ou autres.
Apparemment le miel de manuka, qui vient d'Australie et de Nouvelle-Zélande, serait le meilleur pour la cicatrisation des plaies.

En france, le pionnier de cette méthode fut le professeur Bernard Descottes décédé en 2009.

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Après avoir parlé de l'apithérapie, je vais vous parler d'un autre process de cicatrisation peu ragoûtant certes mais également très efficace : la larvothérapie ou asticothérapie (ça a l'air cracra hein)
On utilise des larves (stériles bien évidemment) de mouche verte (lucilia sericata) qui ont la propriété de se nourrir uniquement de tissus nécrosés et de stimuler la production de tissus cicatriciels en nettoyant les plaies sans utiliser d'antibiotiques.

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Attention : les deux procédés cité si dessus sont là uniquement à titre informatif et seul un médecin peut décider quelle méthode il utilisera.

Sources et pour approfondir :

Burn and smiles

Vidal

Grands brûlés

Pharma GDD

Corpus médical de la faculté de médecine de Grenoble

Samu 91

Apithérapie

Larvothérapie

J'espère que ce post vous a plus et vous a apprit quelque chose, car moi j'ai appris beaucoup en le rédigeant.

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