Les mots : ils servent à communiquer, à partager des concepts. Parfois, ils servent plus à impressionner qu’à passer un message. Quelqu’un se souvient de la « congolexicalisation des marchés »? Les mots prennent parfois figure d’autorité. Dites un mot de plus de 10 lettres, utilisez le jargon d’une profession, ajoutez une phrase en anglais, puis un mot latin, et voilà, peu importe ce que vous avez dit, vous paraissez détenir la vérité.
Et pourtant, comme le disait mon père, les concepts les plus importants de la vie humaine sont exprimés en peu de syllabes.
- Pain
- Eau
- Amour
- Guerre
- Paix
- Vie
- Mort
Idem en anglais
- Bread
- Water
- Love
- War
- Peace
- Life
- Death
À mon sens, donner figure d’autorité au mot le plus long, c’est aussi valable que de jouer à celui qui pisse le plus loin.
En fait, j’ai l’impression que le nombre de syllabes d’un mot est inversement proportionnel à l’importance du concept dans l’existence humaine. Dit plus clairement, plus un concept est important dans la vie des gens, plus il doit s’exprimer facilement. C’est le principe des surnoms affectueux. Quand tu appelles ton ami Jean-François Bastien-Picard « J’F », c’est qu’il est important dans ta vie.
J’ai observé ce même phénomène avec un objet qui traine dans ma poche. Quand j’étais petite, seuls les hommes « importants » avaient un téléphone cellulaire. Aujourd’hui, tout le monde a un cell.
Aujourd’hui, j’ai l’impression d’observer le même phénomène avec les insecticides néonicotinoïdes accuser d’être responsables de la baisse de la population d’abeille. Tranquillement, je vois apparaître le nom néonic pour les désigner. Comme quoi, la baisse de la population d’abeille devient de plus en plus importante dans la vie des humains et que les responsables doivent être nommés avec aisance pour agir à temps.
C'était ma réflexion du dimanche.
Bonne semaine à tous.