Île-de-France

1 - PRÉSENTATION

Île-de-France (Région  administrative), Région administrative du centre-nord de la  France.

L’Île-de-France, créée en 1976, mais dont  l’histoire remonte au Ve  siècle environ (voir  Île-de-France), est la plus petite (superficie :  12 012 km²), la plus peuplée et la plus riche Région de France. Son  conseil régional compte 209 membres, élus au suffrage universel pour un mandat  de six ans. Son chef-lieu est Paris, la capitale  nationale.

2 - MILIEU NATUREL 

2.1 - Relief et hydrographie 

La Région Île-de-France s’étend sur de vastes plateaux sédimentaires tertiaires, entaillés de vallées alluviales, formant le cœur du Bassin parisien. D’une structure assez homogène, ceux-ci constituent un ensemble de plates-formes calcaires subhorizontales, recouvertes d’une couche de limon permettant l’exploitation intensive des sols et de très bons rendements. L’alternance de strates de roches dures (calcaire, craie, meulière) et de roches meubles (argile à silex, sables, marnes) a engendré une érosion variable selon leur résistance, qui explique la saillie de buttes calcaires et le creusement de vallées.

Au nord, la Région s’étend sur le Parisis et la plaine de France, où le plateau calcaire, dit de Saint-Ouen, est entaillé par la Marne, l’Ourcq et l’Oise. Au nord-ouest se situe le Vexin français, ancien domaine de l’abbaye de Saint-Denis, séparé par l’Epte du Vexin normand, au relief plus marqué. Au sud-ouest, dominant la Seine, se trouve le Mantois, où s’enfonce la Mauldre. Au sud, les coteaux plus humides du Hurepoix sont creusés par la Bièvre, l’Yvette, l’Orge, la Juine et l’Essonne. Au-delà commence le plateau de la Beauce. Au sud encore, les reliefs modérés du Gâtinais s’étendent entre l’Essonne et le Loing, et son prolongement entre ce dernier et la confluence de la Seine et de l’Yonne annonce déjà la Bourgogne. Enfin, tout l’est de la Région, entre la Seine et la Marne, est occupé par la Brie. Les sables de Fontainebleau (60 m d’épaisseur), situés à la limite entre la Beauce et la Brie et partiellement recouverts de chaos de rochers gréseux, forment un ensemble de paysages pittoresques. La Brie française, creusée par l’Yerres, l’Aubetin, le Grand et le Petit Morin, se relève à l’est avec la côte d’Île-de-France et se prolonge par la Brie champenoise, plus accidentée, dont seuls les prémices sont perceptibles au-delà de Provins.

2.2 - Climat 

L’Île-de-France se trouve au contact de zones climatiques contradictoires (océaniques et continentales, les influences océaniques étant toutefois prédominantes), le temps y est par conséquent variable et souvent instable. Les températures moyennes relevées dans la Région sont de 17,9 °C en été et de 3 °C en hiver. Les précipitations relevées à Paris sont de 620 mm par an. Les hivers sont plus rigoureux au nord et à l’est, et les précipitations plus abondantes. On relève généralement des écarts de températures de 2 °C environ entre la capitale et ses banlieues, en raison de la chaleur dégagée par l’intense circulation automobile, par le chauffage des immeubles et par le réseau souterrain métropolitain.

3 - POPULATION 

3.1 - Démographie et urbanisation 

La Région Île-de-France (qui comptait en 1990 plus de 10 millions d’habitants) présente la particularité par rapport aux autres Régions françaises d’être globalement très urbanisée. Le taux d’urbanisation (plus de 95 p. 100 de la population totale) est le plus élevé des vingt-deux Régions métropolitaines ; toutefois, plus l’on s’éloigne de la capitale, plus les densités diminuent. La ville de Paris comptait, en 1990, 2,1 millions d’habitants, soit une densité de 20 400 habitants au kilomètre carré (contre 887 habitants au kilomètre carré pour l’ensemble de la Région Île-de-France).

Cependant, après plusieurs siècles de forte croissance démographique, Paris perd aujourd’hui des habitants, au profit de la banlieue, en raison du coût élevé des logements et des contraintes de la vie parisienne (pollution, problèmes de circulation et de stationnement, etc.).

La Petite Couronne concentre 4 millions d’habitants environ, avec une densité de 6 000 habitants au kilomètre carré. Sa population, longtemps première bénéficiaire du « desserrement » de la population parisienne, ne croît plus aujourd’hui que faiblement (+ 2,1 p. 100 entre 1982 et 1990), car la pression urbaine et la spéculation foncière y sont quasiment aussi fortes que dans la capitale.

La Grande Couronne, dont les départements sont encore plus éloignés de Paris, connaît aujourd’hui la plus forte croissance (environ + 10 p. 100 dans l’Essonne et les Yvelines, près de + 15 p. 100 dans le Val-d’Oise et plus de + 20 p. 100 dans la Seine-et-Marne, entre 1982 et 1990). Elle totalise aujourd’hui 4,5 millions d’habitants, avec une densité de 400 habitants au kilomètre carré. C’est donc dans ce cercle, où des espaces non bâtis sont encore disponibles, que la périurbanisation se développe le plus. De vastes lotissements pavillonnaires ou de grands ensembles d’habitation voient le jour, entraînant la construction de zones commerciales et industrielles, et le développement de structures d’accueil telles que des écoles, des crèches, etc.

3.2 - Découpage administratif et villes principales

La Région Île-de-France comprend huit départements. Son chef-lieu, Paris, forme à lui seul le département de la Seine. Les trois départements limitrophes de Paris, appelés « Petite Couronne », sont les Hauts-de-Seine (chef-lieu : Nanterre), la Seine-Saint-Denis (chef-lieu : Bobigny) et le Val-de-Marne (chef-lieu : Créteil). Les quatre départements les plus éloignés, appelés « Grande Couronne », sont l’Essonne (chef-lieu : Évry), la Seine-et-Marne (chef-lieu : Melun), le Val-d’Oise (chef-lieu : Cergy-Pontoise) et les Yvelines (chef-lieu : Versailles).

L’accroissement de la population a incité les autorités à se préoccuper d’urbanisme et à essayer de rééquilibrer le poids et l’influence de la capitale par l’implantation de centres urbains et de pôles d’emplois périphériques. Cette démarche a notamment abouti à la création de cinq villes nouvelles à la fin des années soixante : Cergy-Pontoise au nord, Évry au sud, Marne-la-Vallée à l’est, Melun-Sénart au sud-est et Saint-Quentin-en-Yvelines au sud-ouest.

Si les zones résidentielles se sont largement développées autour de ces nouveaux pôles, l’emploi n’a pas toujours suffisamment évolué en proportion, et la population francilienne poursuit inlassablement ses migrations pendulaires quotidiennes. Aussi six nouveaux « pôles de développement » ont-ils été créés : Marne-la-Vallée à l’est, la Plaine-Saint-Denis et Roissy-en-France au nord, la Défense-Nanterre à l’ouest, Charenton au sud-est et Saclay-Massy au sud. Le développement de Marne-la-Vallée, destiné à rééquilibrer la croissance de la Région vers l’est, est aujourd’hui le plus soutenu et le plus aidé par les autorités régionales (prolongement du RER, installation du parc Disneyland Paris). En effet, une forte opposition socio-économique persiste entre les banlieues du sud-ouest, globalement favorisées (habitat résidentiel, espaces verts, activités tertiaires), et les banlieues du nord-est, plus populaires (habitat vertical, cités dégradées, activités industrielles).

4 - ÉCONOMIE 

La Région Île-de-France est le premier bassin d’emploi du pays, avec plus de 22 p. 100 des emplois nationaux. Elle constitue l’une des plus riches régions agricoles françaises et le premier centre d’activités industrielles et tertiaires, malgré la politique de décentralisation et de déconcentration des activités économiques menée depuis les années soixante (voir Territoire, aménagement du ; Décentralisation et déconcentration). La Région fournit par ailleurs à elle seule près de 28 p. 100 du produit intérieur brut national.

4.1 - Agriculture

Du fait de l’urbanisation, le secteur primaire ne représente que 0,5 p. 100 de l’emploi régional (France : 4,6 p. 100 en 1995) ; logiquement inexistant à Paris, il est très présent dans certaines zones périphériques comme le sud et l’est ou le Vexin (11,9 p. 100). Les 7 milliards de francs que représente, en moyenne, la production agricole régionale annuelle proviennent pour 92,6 p. 100 des cultures, pratiquées sur les plateaux limoneux : le blé (2 millions de t, 5e rang national), la betterave à sucre (2,6 millions de t, 4e rang national) et le maïs (600 000 t).

L’agriculture francilienne se caractérise par sa rentabilité, due à la qualité des terres et aux structures agraires (précocité du remembrement notamment). Les exploitations sont de très grande taille (61 ha en moyenne) et pratiquent une agriculture intensive et mécanisée parfaitement intégrée au complexe agroalimentaire. Elles bénéficient en outre des grandes voies de communication et du formidable débouché que constitue le marché de Rungis (ouvert en 1969), le plus grand du monde, qui alimente à la fois la très importante consommation parisienne et les exportations. Conséquence logique de cette rentabilité, le revenu brut par exploitation (RBE) est supérieur de 85 p. 100 à la moyenne nationale.

L’agriculture francilienne a également su s’adapter aux évolutions du marché, et certains espaces, voués il y a quelques années encore aux grandes cultures, se sont reconvertis dans le maraîchage et l’horticulture. L’Île-de-France compte aussi plusieurs espaces spécialisés dans les cultures fruitières : cerises de Montmorency, vergers de Chambourcy ou de Cheptainville. L’élevage est peu présent, mais la Région compte quelques haras réputés, notamment à proximité de Fontainebleau.

4.2 - Industrie 

Le secteur secondaire représente 20,3 p. 100 de l’emploi régional (France : 26,2 p. 100 en 1995). Malgré cette relative faiblesse par rapport au niveau national, l’Île-de-France reste en valeur absolue le premier foyer industriel français, avec plus de 900 000 emplois.

La Région compte de nombreuses carrières de sable, de craie et de calcaire. On y trouve également des petits gisements d’hydrocarbures exploités principalement au sud de la Seine-et-Marne.

L’agroalimentaire (1er rang national), la construction électrique (1er rang national) et la mécanique figurent parmi les principaux secteurs industriels. D’autre part, malgré la fermeture du site historique de Renault notamment, sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt, et une conjoncture économique difficile depuis plusieurs années, les grands constructeurs automobiles restent les plus importants pourvoyeurs d’emplois de la Région : Renault à Flins-sur-Seine, Peugeot à Poissy et Citroën à Aulnay-sous-Bois. Le tissu industriel, en dépit de cette prédominance, est toutefois parmi les plus diversifiés de France.

Plusieurs centrales thermiques sont installées dans la Région Île-de-France, sur la Seine (Porcheville, Villemer, Vitry-sur-Seine), la Marne (Vaires) et l’Oise (Champagne-sur-Oise). Une importante raffinerie de pétrole est implantée à Grandpuits, en Seine-et-Marne, au débouché des oléoducs provenant de Saint-Nazaire et du Havre.

Les principaux sites industriels sont de plus en plus localisés à la périphérie de la capitale, même si le secteur secondaire y représente encore 19,8 p. 100 des emplois. Ainsi 51,7 p. 100 des emplois de Poissy, 55,6 p. 100 de ceux de Mantes-la-Jolie ou encore 59,6 p. 100 de ceux de Vélizy-Villacoublay relèvent de ce secteur. La zone la plus densément industrialisée est le nord-ouest de la Région, le long de la vallée de la Seine, avec comme débouché la zone portuaire de la Basse-Seine (Rouen, Le Havre), qui forme le port avancé de Paris. Néanmoins, l’axe de la Marne et celui de l’Oise sont ceux qui connaissent aujourd’hui la plus forte croissance.

4.3 - Services 

Le secteur tertiaire est de très loin le secteur dominant. Il représente en effet 72,9 p. 100 de la population active (France : 69,2 p. 100 en 1995), soit plus de 3,4 millions d’emplois. Paris, où 80 p. 100 des emplois relèvent des services, constitue un très puissant pôle d’activités tertiaires supérieures. La capitale regroupe une grande partie des pouvoirs politiques et économiques du pays, fruit d’une longue tradition de centralisation. Elle est ainsi le lieu de concentration privilégié des institutions financières, des administrations centrales, des organes politiques exécutifs et législatifs, des commerces de luxe et des sièges des grandes sociétés nationales.

L’agglomération parisienne, avec 35 millions de m² de bureaux, figure en bonne place parmi les plus grandes métropoles mondiales, derrière Tokyo (43 millions de m²) et New York (39 millions de m²), mais au même niveau que Londres. Le coût élevé des bureaux parisiens a entraîné la création de vastes pôles de services en banlieue (la Défense, Marne-la-Vallée ou Villepinte), tandis que de grands centres commerciaux se sont implantés en périphérie.

La Région a également une fonction de « capitale » intellectuelle du pays : c’est le premier pôle d’enseignement et de recherche de France, avec 13 universités accueillant près d’un tiers des étudiants français, et 59,3 p. 100 des chercheurs du pays. Dans un souci d’équilibre, des pôles universitaires ont été développés en dehors de la capitale, dans les villes nouvelles en particulier. Siège des plus grands journaux nationaux, des chaînes de télévision et de la plupart des radios, Paris regroupe les trois quarts des journalistes français ; les principales maisons d’édition s’y concentrent aussi.

L’Île-de-France accueille 30 millions de touristes chaque année, ce qui en fait la première région touristique française et européenne. Paris concentre en effet de nombreux monuments et musées très visités (tour Eiffel, musée du Louvre, Centre Georges-Pompidou, etc.) et certains sites de banlieue sont très fréquentés : châteaux de Versailles, de Fontainebleau, de Vaux-le-Vicomte, basilique Saint-Denis, etc. Forme particulière de « tourisme », la résidence présidentielle de Rambouillet accueille le public mais loge également les chefs d’État en visite dans la capitale. Enfin, la Région compte plusieurs parcs de loisirs de premier plan, dont le plus fréquenté est celui de Disneyland Resort Paris, implanté à Marne-la-Vallée depuis 1992.

L’armée représente également une activité tertiaire importante, la Région Île-de-France comptant de nombreux sièges et postes de commandement de corps d’armée.

4.4 - Transports 

Le développement de la grande banlieue repose essentiellement sur l’existence d’un réseau très dense de transports routiers et ferroviaires, réalisé en fonction de l’importance de la population et des activités de la Région. Une longue tradition de centralisation a conduit à la mise en place d’un réseau en étoile convergeant vers Paris. Cinq autoroutes principales y font leur jonction, menant souvent l’agglomération au bord de l’asphyxie. Des autoroutes transversales évitant la capitale et des ceintures autoroutières circulaires autour de Paris ont été construites pour tenter de remédier à cet encombrement chronique ; la plus ancienne d’entre elles est le boulevard périphérique, aujourd’hui totalement saturé. D’autres, plus éloignées (A 86, N 104, « Francilienne »), sont en voie d’achèvement.

Le réseau ferroviaire, également en étoile, débouche sur les six gares parisiennes. Plusieurs d’entre elles sont desservies par des TGV. La circulation ferroviaire locale est également très importante (métro avec 13 lignes principales ; RER A, B, C et D, aux embranchements multiples ; lignes de trains de banlieue SNCF). La Région possède les deux premiers aéroports français, Roissy-Charles-de-Gaulle au nord et Orly au sud, où transitent chaque année 45 millions de passagers (autant que tous les autres aéroports français réunis) et 800 000 t de fret. En outre, la Région compte de nombreux aérodromes (dont le Bourget) au trafic important et la grande base aérienne militaire de Villacoublay.

Superficie : 12 011 km² ; population (2007) : 11 577 000 habitants.









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