Le stylo, cet objet oublié vous manque-t'il ?

Publier du contenu, écrire, laisser une trace.
Quelle belle vocation que celle de l’écriture, apparue, selon les historiens, 5000 ou 6000 ans avant JC !
L’apparition primaire de l’écriture, via les tiges de papyrus ou les plumes de roseaux égyptiens nous paraît bien lointaine aujourd’hui, nous qui tapotons sur nos claviers à longueur de journée ! A ce sujet, les belles lettres rondes et attachées qu’on enseigne en France dès la maternelle ont bien failli disparaître définitivement des programmes scolaires aux Etats-Unis. Les USA, qui avaient exclu l’apprentissage de l’écriture cursive dans leurs écoles en 2013, font machine arrière et ont réinstauré son apprentissage depuis la rentrée 2017-2018.

Une occasion pour les écoliers de sortir leur plus beau stylo-plume !

Et vous ? Préférez-vous le clavier d'ordinateur au stylo ?

Petit retour en arrière sur cet objet du quotidien qui devient désuet pour bon nombre de technophiles.

Le stylo et l’écriture, comment ça a commencé ?

Il faut savoir que les égyptiens avaient eux-mêmes utilisé de manière sporadique des plumes métalliques en cuivre, avant qu’apparaisse au 6ème siècle avant notre ère la fameuse plume d’oie qu’il fallait tailler et retailler pour qu’elle soit un outil optimal d’écriture. Cette plume d’oie est le réel ancêtre de notre futur stylo plume. Elle a été très largement utilisée.
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La plume en or a fait une petite apparition au moyen-âge mais était très peu utilisée à cette époque car la plume d’oie prévalait encore. C’est au 18ème siècle que nous adoptons définitivement la plume métallique, lassés de devoir tailler les plumes d’oies.
C’est vers 1860 exactement, sur l’exemple anglais, que les écoles françaises l’adoptèrent avec à l'époque la marque Blanzy qui s’imposa largement.

La plume métallique s’avère donc moins douce, mais en revanche plus facile à domestiquer. Ceci dit, les erreurs de parcours sont légion avec, pour les utilisateurs non avertis, de vilaines tâches d’encre…
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Alors, qui a eu l’idée de mettre l’encre dans la plume ?

Certains disent que Léonard De Vinci, dans le Codex Atlanticus (1478) a fait un schéma du stylo à réservoir, c’est incroyable car il expliquerait même le bon angle d’attaque ! Personnellement je n’ai pas été vérifier dans le Codex et je ne m’avancerais donc pas sur cette hypothèse bien que cela ne m’étonnerait guère d’un si brillant inventeur.

C’est plus tard, en 1883 en Amérique, que le premier stylo "efficace" est créé avec un vrai cheminement de l’encre vers la plume.
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C’est un assureur, Lewis Edson Waterman qui en avait marre de faire des pâtés sur ses contrats qui a mis au point cette invention qui viendra s’installer par la suite dans notre quotidien. Il bricole ses stylos dans son garage et aboutit à un bon résultat.

L'idée de Waterman fut d'adjoindre au canal d'alimentation du stylo-plume plusieurs canaux capillaires permettant de réguler l'échange encre-air qui était resté toujours très délicat.
Il créa alors le premier stylo à réservoir à flux d'encre régulier baptisé le "Regular", décoré de bois, il obtint le brevet d'invention en 1884, qu'il vendit dans une arrière boutique de cigares.Schema-waterman.png
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Au delà de la qualité du produit, Waterman est un génie de la pub et du marketing. Très pragmatique, il remettait le stylo dans son contexte. Cet ADN de marque a été suivi même en dehors des frontières américaines. C’est notamment le cas lorsque la Française Francine GOMEZ se hisse à la tête du groupe dans les années 1970.

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Assez parlé de Waterman, même s'il faut avouer que ces campagnes de publicité font en partie le charme de l’écriture. Cela donne envie de fermer l'ordinateur et de ressortir son plus beau stylo !

Si la communication entre nous n’est que virtuelle, c’est un peu triste non ?

En ce jour de Saint Valentin, ne pensez-vous pas qu’il est parfois agréable de retrouver un mot doux avec l’écriture de la personne qu’on aime, parfois son odeur, sa ponctuation, le charme de ses lettres bombées pour les écritures généreuses, et les petites pattes de mouche pour les écritures timides.

Bref je m'égare, mais franchement aujourd’hui, il leur reste quoi aux amoureux ? Des sms effacés ?
Est-ce que nous prenons vraiment la peine d’archiver les messages électroniques qui nous ont plu ou nous semblent important ?

Pour ma part, je ne conserve pas vraiment les messages électroniques alors que si c’est un message manuscrit, je le conserve volontiers dans une boîte à souvenirs.
Je serai curieuse de connaître vos habitudes à ce sujet !

Pour finir, un petit passage que j’aime et qui parle de stylo (je crois qu'il s'agissait d'un Mont-Blanc)

Extrait du Journal d'Anne Frank (1947) : " Ode à mon stylo "

" J'ai reçu mon stylo lorsque j'avais neuf ans.
Il est arrivé, enveloppé d'ouate, dans un petit colis postal avec la mention "échantillon sans valeur".
Il a fait du chemin : il venait d'Aix-la-Chapelle, d'où me l'envoyait Grand-Mère, ma bonne fée.
Le glorieux stylo, blotti dans son étui de cuir rouge, faisait l'admiration de toutes mes amies.
Moi, Anne Frank, je pouvais être fière, car enfin je possédais un stylo.
A l'âge de dix ans, on me permit de l'emporter à l'école et l'institutrice consentit à ce que je m'en serve.
A onze ans, mon trésor resta à la maison, car l'institutrice de sixième se tenait rigoureusement au règlement des porte-plume et encriers d'écoliers.
A douze ans, au lycée juif, mon stylo rentrait en fonction avec d'autant plus d'honneur et d'authenticité qu'il était enfermé dans un nouvel étui à fermeture éclair, contenant également un porte-mine.
A treize ans, le stylo m'a suivi à l'Annexe, où depuis lors il a galopé comme un pur-sang sur mon Journal et sur mes cahiers.
Il achève son existence dans ma quatorzième année..."

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