👶 Notre combat pour avoir un bébé #8 👶

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Septembre 2011

Nous étions tombé d'accord sur le fait que dans un premier temps en tous cas, nous n'allions pas demander directement,

tu veux me donner tes ovules ?!?

Bien sur que la finalité était de trouver une donneuse mais vu mon caractère et mon impatience qui devenait de plus en plus grandissante il fallait contourner le problème.
Il fallait que je trouve une femme, ma fée, et qu'elle accepte de me faire don de ses ovocytes. Enfin, que plus précisément en faisant don de ses ovocytes, elle me permette de gagner des places sur une liste d'attente et ainsi de pouvoir bénéficier plus rapidement des ovocytes d'une autre donneuse (Mme X) qui elle aurait donné par exemple pour aider sa soeur (Mme Y).

Car Ă©videmment et heureusement en France,

les dons quels qu'ils soient (gamètes, organes, tissus et sang) sont soumis à deux principes fondamentaux.

Ils sont anonymes et gratuits. Donc, il est facile et logique de comprendre que, je n'allais pas bénéficier directement des ovocytes de ma fée que je connaissais et forcément Mme Y ne se verrait pas attribuer les ovocytes de sa propre soeur, Mme X.
Ce système avait été instauré afin de pallier au manque de donneurs selon moi, en partie lié au manque d'informations, de sensibilisations et d'intérêts des pouvoirs publics.
Quelqu'un avait eu un jour l'indélicatesse de me dire, bien évidemment par réseau social interposé que la stérilité n'était pas mortelle, que l'on vivait très bien sans enfants et que de toute façon les enfants étaient ingrat... et qu'il ne comprenait pas vraiment que j'aille si mal, que je me batte tant et que je critique tant le système français.

Il me fallait assimiler un maximum de connaissances rapidement car j'avais vraiment besoin d'ĂŞtre incollable sur le sujet pour mener plus sereinement ma quĂŞte.
Après avoir épluché pendant plusieurs heures toute la législation, les différents critères, le parcours qui attendait la donneuse, c'est totalement épuisée, démoralisée et inquiète que je dis à mon mari,
« nous n'y arriverons jamais, je n'en peux plus, je n'ai plus la force, c'est perdu...
— Arrete Christel, je n'imagine même pas à quel point cela doit être difficile pour toi, bien plus que pour moi mais on va y arrivé, je te le promets.
— Mais, euh...
— Je ne comprends pas calme toi, assieds toi, respire et répète calmement, doucement, je suis là, calme toi ».

Ce n'est qu'après quelques heures que mon mari parvint enfin à me calmer et à ce que je retrouve un peu de courage et d'espoir, même si intérieurement je commençai à me dire que je ne serais jamais maman.
C'est épuisée, vidée par cette journée, que pour une fois je me couchai très tôt.
Le lendemain, reposée et pleine de dynamisme je me lançai, dans mon jardin accompagné d'un magnifique soleil en plein été de la Saint-Martin, dans la rédaction de fiches qui pourraient me servir de pense bête et me permettraient ainsi de vérifier que j'avais tout bien compris.

Je pense qu'inconsciemment je savais que Dumè n'allait pas m'être d'une grande aide dans cette démarche. J'étais sure que malgré sa timidité et son coté introverti, s'il le fallait il aurait parlé de notre quête au monde entier mais pour demander, expliquer, motiver cela allait être plutôt moi.
J'étais relativement de bonne humeur et plutôt en forme quand je fus interrompue par un appel sur mon téléphone fixe.

Mon coeur se mit immédiatement à battre la chamade comme si mon corps avait compris avant mon esprit ce qu'il allait se passer.

Je m'étais dit que c'était curieux car il était tôt et que personne n'avait mon numéro. Dumè venait de partir et il avait oublié le sien...
« Allo, oui.
— Bonjour, je suis sage femme en PMA à La Conception...
— Oui, bonjour c'est moi.
— Nous avons un problème avec votre dossier et il n'a pas pu passer en commission ».

C'est avec des phrases incompréhensibles que je débitai un grand nombre de questions en lui coupant clairement la parole ce qui avait eu le don de lui donner un air encore plus désagréable.
« Madame, il va falloir me laisser parler sinon on va pas y arriver !
— D'accord, désolée, je vous écoute.
— Votre dossier n'a pas pu passer en commission car il manquait des pièces et le fait qu'il ne soit pas passer pose un second problème plus important ».

Si nous avions été en face l'une de l'autre, je pense que je l'aurais secouer comme un prunier. Je crois qu'elle était à mille lieu d'imaginer que des mots employés ensemble comme, problème, important, commision... résonnaient en moi comme des coups de gong. Son débit très lent laissé le temps à mon esprit de partir à tous les sens avec la désagréable sensation de voir mon avenir défilé à toute vitesse vers un futur où tout s'écroule. Son art de ne pas en venir au coeur du sujet, son absence évidente de tout empathie ou tout autre psychologie, commençait sérieusement à m'inquiéter, m'énerver, m'angoisser...

Il manquait paraît-il deux pièces dans le dossier et pour cause, nous découvrions au fil de la conversation qu'elles ne nous avaient pas été réclamé. Evidemment, il aurait trop simple, logique, facile, normal qu'un membre de la commission prit quelques minutes afin de me contacter pour au moins essayer d'obtenir les pièces manquantes... Au lieu de cela, notre cas n'avait même pas été examiné rien, juste remis dans la pile des dossiers incomplets et/ou rejetés. Je m'étais dit que dans ces conditions, au delà de la pénurie de don, l'organisation, la prise en charge était vraiment très... particulière.

Le second problème plus embêtant était en effet que mon dossier n'ayant pas été étudié lors de cette commission la suivante étant dans deux mois, j'aurais 37 ans.
« Et alors cela implique quoi, excusez moi mais ce n'est vraiment pas clair et cela semble grave ».
C'est avec une grande indifférence qu'elle m'annonça la catastrophe.

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ll va falloir patienter pour la suite, en espérant que cela vous a plu, amené à la réflexion et surtout permis d’en savoir plus sur la PMA avec don d’ovocytes.

A bientĂ´t les Steemiens.

Christel

Pour aller plus loin, voici quelques articles que j'ai sélectionné avec beaucoup de soins :

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Autorisation obtenue auprès de la créatrice de l'image (Facebook)

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