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Le Placenta : Les rituels autour du monde

Pour faire suite à mon article sur la placentophagie, on m’a posé de nombreuses questions fort intéressantes. Certaines je pouvais y répondre d’autres m’ont donné plus de fil à retordre. En fait, je me suis rendu compte qu’il y avait très peu d’informations sur le sujet autant sur le web que dans les ouvrages ! Toutefois, je suis tombée sur un magnifique livre parlant des rituels autour du placenta, cet organe méconnu.
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Source : Pixabay

Tout d’abord, rappelons-nous que plusieurs minutes après la délivrance, l’utérus se contracte à nouveau pour expulser le placenta. Il pèse environ 1/16 du poids du bébé chez les mammifères, soit environ 500 grammes chez l'être humain. Le placenta permet les échanges de nutriments, d’eau et du dioxygène entre la mère et son bébé. Il joue un rôle de poumon fœtal, il filtre les déchets, produit des hormones, agit en barrière immunologique. Il est la protection suprême du futur être. La mère baignant dans les endorphines, en admiration avec son nouveau-né, elle ne se rend pratiquement compte de rien.

Considéré habituellement comme un déchet biomédical, dans d’autres cultures cela est différent. Il peut être l’objet de nombreuses cérémonies. Je me suis donc penchée sur les nombreux rituels à travers le monde.

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Crédit Photo : Bianca Doula Forand-Routhier

Dans certains pays d’Afrique comme le Bénin, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Mali certaines personnes vont l’enterrer sous un arbre près du domicile où l’enfant est né.

À Bali selon certaines croyances, le placenta, aussi appelé « ari-ari », est sacré. En effet, juste après la naissance, il est récupéré par le papa qui le nettoiera et l’enterrera dans le jardin après l’avoir enveloppé dans un drap, puis introduit dans une noix de coco décorée de fleurs. Le rituel derrière cela est d’apporter la chance au nouveau-né.
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Source : Pixabay

Peut-être avez-vous déjà entendu parler du « bébé lotus » ? Il s’agit d’une pratique hindouiste qui consiste à ne pas couper le cordon reliant le bébé et le placenta au moment de la naissance. L’enfant reste attaché à son placenta jusqu’à ce que ce dernier se dessèche et tombe de lui-même, soit environ 3-10 jours.

Au Yémen, on l’étale sur le toit des maisons pour que les oiseaux le mangent.

En Indonésie, on considère le placenta comme le petit frère ou la petite sœur du nouveau-né, car ils sont les esprits protecteurs du bébé.

Au Soudan, il n’est pas rare de retrouver des placentas enterrés près de la Faculté de Médecine, en espérant que l’enfant devienne un jour médecin.

Dans certaines coutumes, le placenta est considéré comme un talisman. Certains enfants portent des morceaux séchés autour du cou, dans l’ourlet de leur veste ou cachés dans leur cartable.

En Chine, il est considéré comme un élixir de jeunesse. Les chinois le mangent en soupe, et pas seulement la maman ! Il semblerait qu’il est très précisé par la population. Nous pouvons en acheter au prix allant de 20 Yuans (2.5 euros) à 300 Yuans (37 euros).

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Crédit Photo : Chloé Beausoleil

Pour ma part, un rituel que j’affectionne énormément, c’est l’empreinte placentaire(photo à venir). Il s’agit d’imprimer sur un grand papier aquarelle le côté fœtal du placenta, le sang servant d’encre. Le résultat donnant une sorte d’arbre, un arbre de vie, celui de l’enfant. Nous pouvons le modifier, le peindre pour en donner un joli résultat.

Mais quant est-il des animaux ? On dit que la plupart des mammifères le mangent. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que les herbivores aussi !
On ne comprend pas encore tout à fait la raison de la placentophagie de la part des animaux, car très peu de travaux y ont été consacrés. Il semblerait que cela permet aux animaux de mieux récupérer de l’accouchement et surtout d’éloigner les prédateurs dû à l’odeur. Cet acte est toujours fait par les femelles, les mâles n’ayant pas cet instinct. Grâce à une étude faite par le Dr.Mark Kristal, il a découvert une hormone opioïde inhibant certaines zones du cerveau venant atténuer la douleur. Cette même hormone est présente dans le liquide amniotique, c’est pourquoi on voit les femelles lécher leur petit et le sol après l’accouchement.
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Source : Wikipedia

Source :
Enning, Cornelia, Le Placenta : Rituels et usages thérapeutiques, ed. des Hêtres, broché septembre 2014,

Evain-Brion, Danièle et Malassiné,André, Le placenta humain, Éd Lavoisier,Mai 2010

Wikipedia, Le placenta, Consulté le 2018-07-28

Le Placenta For the Public, https://www.ottawahospital.on.ca/fr/documents/2017/01/the-placenta-for-the-public-webfr.pdf/, consulté le 2018-07-29